Le Sondage de la Rentrée Littéraire 2012


Avec le mois de septembre approche la fin de l’été le retour au travail mais aussi la fin de la rentrée littéraire (le 15 octobre), pour cette même raison je vous invite à répondre au Sondage de la Rentrée Littéraire.

Je vous remercie d’avance de répondre a cette petite enquête et je vous invite chaleureusement a la partager sur vos réseaux sociaux préférés et à vos amis.

Le sondage est ouvert  du 31 août au 15 octobre et au plus vite les résultats seront publiés au cours du mois d’octobre

Vous avez la possibilité de partager le lien suivant 

Les vendredis de la lecture et du téléchargement – Episode 8


Chaque vendredi, j’essaierai de vous proposer un ebook gratuit à lire. Car souvent il est possible de faire des découvertes dignes de ce nom.

Pour une gratuité de qualité dans le monde du téléchargement légal. 

Aujourd’hui,  je vous propose de découvrir une revue LUNA 3, il s’agit d’une revue d'information sur l'actualité scientifique et technologique.
C'est la revue idéale pour tous ceux qui souhaitent se tenir au courant des avancées des sciences et des nouvelles technologies…
La parution est hebdomadaire en s’inscrivant gratuitement à la newsletter, ou bien encore en allant visiter le blog





Vous êtes auteur, éditeur, vous proposez des ebooks gratuits contactez-moi pour que puisse vivre ce nouveau rendez-vous du vendredi et nous permettre de faire de belles découvertes.


Barbe Bleue, Amélie Nothomb


Titre Original: Barbe Bleue
Date de Parution : 22 aout 2012
Éditeur : Audiolib / AlbinMichel
Nombre de pages : 292 Mo / 180 pages
Lu : Aout 2012
Prix : 16,50€ 15,68€ / 17,30€ 16,44€


Quatrième de couverture : « La colocataire est la femme idéale. »

Mon avis : Pour le 20ème roman d’Amélie Nothomb, j’ai eu l’honneur d’être contacter par les éditions Audiolib pour découvrir ce dernier opus en livre audio.

Étant fidèle lecteur d’Amélie Nothomb, je ne pouvais passer à côte de l’occasion de lire et écouter le livre en même temps, et je dois reconnaitre que se fut une expérience particulièrement intéressante et ludique. Cette lecture-Écoute m’a fait retourner des années en arrière à l’époque où Pierre Bellemarre  nous raconter des histoires extraordinaire à la radio.

Le livre est lu par Claire Tefnin qui sait donner vie au roman. Comédienne de formation classique bien connue de la scène belge, elle est aussi à l’aise dans Labiche que dans les répertoires modernes. Claire Tefnin travaille à la fois pour le théâtre, la télévision ou le doublage de films.

Ce petit bijou de livre audio dure 2h40 mais entre Claire et le texte d’Amélie Nothomb, je peux vous dire que je n’ai pas vue le temps passé.

Venons en maintenant au sujet du roman « Barbe Bleue », comme le titre l’indique Amélie Nothomb revisite avec brio ce conte populaire de Charles Perrault. Saturnine cherche une colocation et tombe sur l’annonce de don Elemirio qui offre une colocation de rêve, mais il y a un bémol, Saturnine apprend que toutes les huit dernières colocataires de don Elemirio ont disparu, tout laisse a penser qu’elles ont toutes été tué. Saturnine n’a pas peur et est prête a affronté le danger.

Je n’ai pas lâché l’écoute et le livre du début jusqu'à la fin de ce roman captivant. Ce n’est peut être pas le meilleur Amélie Nothomb mais cela reste du Amélie Nothomb et cela est a mes yeux le plus important.  

Je remercie les éditions Audiolib pour cette lecture et écoute ludique du dernier Nothomb.
D’ailleurs, au mois de Novembre 2012 toujours aux éditions Audiolib sortira Hygiène de l’assassin





Retrouvez l'intégralité des livres d'Amélie Nothomb dans la Librairie du Bouquinovore


Le Journal d’Anne Frank au théâtre Rive Gauche


Du 5 septembre 2012 au 20 décembre 2012, Eric-Emmanuel Schmitt nous offre une nouvelle adaptation du Journal d’Anne Frank, avec l’autorisation du Fonds Anne Frank (Bâle). Avant d’être l’auteur de roman que nous connaissons tous Eric-Emmanuel Schmitt écrit pour le théâtre et il nous propose ici une adaptation de ce livre devenu culte Le journal d’Anne Frank. Alors si vous êtes sur Paris, il ne faut absolument pas hésiter une seconde.  Du 5 septembre au 9 septembre 2012 inclus les places sont à demi tarif. Je n’ai qu’une chose à dire courrez réservez vos place !

Avec par ordre d’entrée en scène :
Francis HUSTER
Gaïa WEISS
Roxane DURÁN
Odile COHEN
Katia MIRAN
Charlotte KADY
Yann BABILEE KEOGH
Bertrand USCLAT
Yann GOVEN

Mise en Scène : Steve SUISSA
Collaboratrice artistique : Céline BILLÈS-IZAC
Décors : Stéfanie JARRE
Lumières : Jérôme ALMERAS
Son : Alexandre LESSERTISSEUR
Costumes : Sylvie PENSA
Casting : Agathe HASSENFORDER



Synopsis
 En 1945, Otto Frank, revenu des camps, attend tous les jours ses deux filles sur le quai de la gare d’Amsterdam.
Lorsqu’on lui apprend qu’Anne et Margot ne reviendront pas, il ose ouvrir le journal intime de la cadette, Anne, et découvre avec stupeur qu’il ne connaissait pas vraiment sa fille.
Racontée par Anne, l’étrange clandestinité qui enferma neuf personnes – trois familles - si différentes dans l’annexe de son entreprise devient drôle, piquante, pleine de moments de crainte mais de moments de joie aussi. À la grande surprise de son père, Anne est plus profonde, plus spirituelle, plus sexuée aussi qu’il ne la croyait. Et parfois plus révoltée…
L’histoire d’amour entre un père et sa fille continue.

Note de l’AUTEUR
Plusieurs fois au cours de ma vie, j’ai lu Le Journal d’Anne Frank.
Ce texte lumineux s’avère davantage qu’un document, il constitue une véritable œuvre littéraire, celle d’une romancière de 14 ans, qui a le don de créer une proximité, une intimité troublante avec ses personnages enfermés dans l’Annexe. Preuve de sa grandeur ? Je ne suis jamais ému ou touché par les mêmes passages : ce qui m’agaçait à quinze ans – la fille avec des soucis de fille, cette énergie inépuisable – me bouleverse aujourd’hui. En parcourant Le Journal d’Anne Frank, j’assiste désormais à la naissance d’une femme et à la naissance d’un écrivain.
Je remercie le Fonds Anne Frank de m’avoir permis d’écrire cette nouvelle version théâtrale car le monde entier sait avec quels scrupules exigeants ses membres perpétuent la mémoire d’Anne Frank et interdisent tant de projets qu’ils trouvent indignes.
Le point du vue adopté ici est le point de vue d’Otto Frank, le père d’Anne, celui qui aménagea l’annexe, y installa sa famille puis ses amis, le seul –malheureusement - qui revint des camps. Après la guerre, Otto Frank fut surpris en lisant ce journal, une surprise doublée d’une douleur intense : sa fille avait disparu mais son journal la rendait infiniment vivante,  il découvrait ses pensées, sa profondeur, sa joie intense – parfois insoutenable. Un père apprend à connaître sa fille au-delà de la mort, gêné par les pages sur sa sexualité naissante, contrarié par le conflit qu’Anne entretenait avec sa mère, mais toujours touché, amusé, ébloui…
Otto Frank s’est battu pour réaliser le rêve d’Anne : devenir écrivain. Contre les obstacles, l’indifférence, la frénésie d’oublier, il parviendra à faire publier Le Journal d’Anne Frank en 1948, la transformera en l’auteur de 14 ans le plus lu au monde, et, jusqu’en 1980, consacrera sa vie à sa mémoire, devant parfois - par des procès - fermer le bec aux négationnistes qui prétendaient qu’Anne n’avait pas écrit ce journal.
Désormais, sur les planches du Théâtre Rive Gauche, Anne et les clandestins de l’annexe reprennent vie, voix et corps. Neuf acteurs passionnés, de Francis Huster à Roxane Duran – la révélation du Ruban blanc de Michael Haneke – vont brûler les planches, sous la direction de Steve Suissa et nous rendre, j’espère, le sens de la gravité comme le goût de la joie.

 Eric-Emmanuel Schmitt

Note du metteur en scène
Le pire monstre de l’histoire du XXème siècle, Adolf Hitler, a écrit en lettres de sang Mein Kampf, la bible du diable que des millions de nazis ont vénérée et servie pour anéantir le peuple juif, dominer un monde en ruines.
Une petite martyre juive de 13 ans, cachée dans un grenier d’Amsterdam durant trois années a répondu avec une plume, de l’encre, un simple cahier et la force des mots aux bombes, aux tanks, aux bombardements, aux viols, aux tortures, aux massacres, aux fours d’incinération de l’holocauste et du fascisme criminel.
Anne Frank a vaincu Hitler et  Le journal d’Anne Frank, en millions d’exemplaires, en cinquante langues, est célébré par des jeunes à travers le monde qui se reconnaissent dans cette pureté, cette générosité ,cette dignité, cette tendresse, cette innocence qui s’en dégagent. L’humanité profonde et universelle qui l’imprègne a fait du texte d’Anne Frank le plus beau cri d’espoir et d’amour de notre temps. Porter à la scène Le journal d’Anne Frank est donc un devoir de mémoire, bien sûr, et une mission car aujourd’hui encore, qu’elles soient d’une autre religion, d’une autre nation, il y a encore - et c’est déchirant d’y être impuissant - d’autres Anne Frank.
La pièce n’est donc pas seulement bouleversante et vraie comme son héroïne qui s’éveille avec ses rires et sa grâce aux émois de l’adolescence mais elle résonne d’autant plus fort qu’après ce souffle de tolérance, ce cri de vie, elle parlera à la jeunesse d’aujourd’hui de la seule façon qui puisse l’atteindre : à nu.
Sur la scène du Théâtre Rive Gauche, mon devoir est de faire en sorte que chaque spectateur se retrouve lui aussi dans cette annexe où trois familles se cachaient pour échapper aux nazis et, que ce soit sur son épaule qu’Anne Frank parle, sourit, existe de nouveau. J’y mettrai ma vie pour être digne de cette si belle âme.

 Steve Suissa

Note de l’acteur
Il y a seulement une poignée de rôles qui collent à la peau d’un acteur au cours de sa carrière. Et de façon très inattendue parfois. Certains d’entre eux tuent même le comédien qui ne s’en détache jamais.
Otto Frank est de ceux-là. En lisant la pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt dont j’avais admiré d’autres œuvres sur cette période nazie, « Le visiteur », « La part de l’autre », « L’enfant de Noé », j’ai eu l’impression immédiate d’avoir déjà joué ce rôle. Dans une autre vie. En vrai. J’avais été Otto Frank. Ce papa bouleversé, ce juif traqué, ce rescapé des camps, cet homme brisé et qui, toute sa vie, fera preuve d’une dignité exemplaire et d’une humanité tolérante refusant la haine et la vengeance.
Je suis juif, j’ai deux filles, je suis né au moment où est né le journal d’Anne Frank, Otto Frank était le sosie de mon père, et bien entendu les nazis ont gazé une partie de ma famille à Auschwitz.
Mais se voir soi-même dans le rôle en le lisant ne suffit pas. Il faut que le public lui-même y croit.
La reconnaissance que je porte à ceux qui ont fait aboutir ce projet est totale, pour mes partenaires, toute l’équipe du théâtre, pour le public et pour les héros de cette tragique et magnifique pièce, je vais, soyez-en sûrs, répéter, et jouer de toute mon âme ce si beau rôle : le papa d’Anne Frank.

 Francis Huster




Barbe Bleue


Charles Perrault, né le 12 janvier 1628 à Paris où il est mort le 16 mai 1703, est un homme de lettres français, resté célèbre pour ses Contes de ma mère l’Oye. Auteur de textes religieux, chef de file des Modernes dans la Querelle des Anciens et des Modernes, Charles Perrault fut l'un des grands auteurs du XVIIe siècle. L'essentiel de son travail consista en la collecte et la retranscription de contes issus de la tradition orale française. Il est l'un des formalisateurs du genre littéraire écrit du conte merveilleux.


Barbe bleue


Il était une fois un homme qui avait de belles maisons à la ville et à la campagne, de la vaisselle d'or et d'argent, des meubles en broderie, et des carrosses tout dorés; mais par malheur cet homme avait la barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible, qu'il n'était ni femme ni fille qui ne s'enfuit devant lui. Une de ses voisines, dame de qualité, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en mariage, et lui laissa le choix de celle qu'elle voudrait lui donner. Elles n'en voulaient point toutes deux, et se le renvoyaient l'une à l'autre, ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. Ce qui les dégoûtait encore, c'est qu'il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu'on ne savait pas ce que ces femmes étaient devenues. Barbe Bleue, pour faire connaissance, les mena avec leur mère, et trois ou quatre de leurs meilleures amies, et quelques jeunes gens du voisinage, à une de ses maisons de campagne, où on demeura huit jours entiers. Ce n'était que promenades, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que collations : on ne dormait point, et on passait toute la nuit à se faire des malices les uns aux autres ; enfin tout alla si bien, que la cadette commença à trouver que le maître du logis n'avait plus la barbe si bleue, et que c'était un fort honnête homme. Dès qu'on fut de retour à la ville, le mariage se conclut.

Au bout d'un mois Barbe Bleue dit à sa femme qu'il était obligé de faire un voyage en province, de six semaines au moins, pour une affaire de conséquence; qu'il la priait de se bien divertir pendant son absence, qu'elle fit venir ses bonnes amies, qu'elle les menât à la campagne si elle voulait, que partout elle fit bonne chère :

-"Voilà, lui dit-il, les clefs des deux grands garde-meubles, voilà celles de la vaisselle d'or et d'argent qui ne sert pas tous les jours, voilà celles de mes coffres-forts, où est mon or et mon argent, celles des coffrets où sont mes pierreries, et voilà le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clef-ci, c'est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l'appartement bas : ouvrez tout, allez partout, mais pour ce petit cabinet, je vous défends d'y entrer, et je vous le défends de telle sorte, que s'il vous arrive de l'ouvrir, il n'y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère."

Elle promit d'observer exactement tout ce qui lui venait d'être ordonné ; et lui, après l'avoir embrassée, il monte dans son carrosse, et part pour son voyage. Les voisines et les bonnes amies n'attendirent pas qu'on les envoyât chercher pour aller chez la jeune mariée, tant elles avaient d'impatience de voir toutes les richesses de sa maison, n'ayant osé y venir pendant que le mari y était, à cause de sa barbe bleue qui leur faisait peur. Les voilà aussitôt à parcourir les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles montèrent ensuite aux garde-meubles, où elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beauté des tapisseries, des lits, des sofas, des cabinets, des guéridons, des tables et des miroirs, où l'on se voyait depuis les pieds jusqu'à la tête, et dont les bordures, les unes de glace, les autres d'argent et de vermeil doré, étaient les plus belles et les plus magnifiques qu'on eût jamais vues.

Elles ne cessaient d'exagérer et d'envier le bonheur de leur amie, qui cependant ne se divertissait point à voir toutes ces richesses, à cause de l'impatience qu'elle avait d'aller ouvrir le cabinet de l'appartement bas. Elle fut si pressée de sa curiosité, que sans considérer qu'il était malhonnête de quitter sa compagnie, elle y descendit par un petit escalier dérobé, et avec tant de précipitation, qu'elle pensa se rompre le cou deux ou trois fois. Etant arrivée à la porte du cabinet, elle s'y arrêta quelque temps, songeant à la défense que son mari lui avait faite, et considérant qu'il pourrait lui arriver malheur d'avoir été désobéissante; mais la tentation était si forte qu'elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet. D'abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées ; après quelques moments elle commença à voir que le plancher était tout couvert de sang caillé, et que dans ce sang gisaient les corps de plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs (c'était toutes les femmes que Barbe Bleue avait épousées et qu'il avait égorgées l'une après l'autre) . Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet qu'elle venait de retirer de la serrure lui tomba de la main. Après avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta à sa chambre pour se remettre un peu, mais elle n'en pouvait venir à bout, tant elle était émue. Ayant remarqué que la clef du cabinet était tachée de sang, elle l'essuya deux ou trois fois, mais le sang ne s'en allait point ; elle eut beau la laver, et même la frotter avec du sablon et avec du grès, il y demeura toujours du sang, car la clef était magique, et il n'y avait pas moyen de la nettoyer tout à fait : quand on ôtait le sang d'un côté, il revenait de l'autre.

Barbe Bleue revint de son voyage dès le soir même, et dit qu'il avait reçu des lettres en chemin, qui lui avaient appris que l'affaire pour laquelle il était parti venait d'être terminée à son avantage. Sa femme fit tout ce qu'elle put pour lui témoigner qu'elle était ravie de son prompt retour. Le lendemain il lui redemanda les clefs, et elle les lui donna. Mais d'une main si tremblante, qu'il devina sans peine tout ce qui s'était passé.

-"D'où vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n'est point avec les autres ?"
-" Sans doute" , dit-elle, " que je l'ai laissée là-haut sur ma table."
-" Ne manquez pas" , dit la Barbe bleue, " de me la donner tantôt." Après l'avoir retardé le plus possible, il fallut apporter la clef. Barbe Bleue, l'ayant examinée, dit à sa femme :
-"Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef ?"
-" Je n'en sais rien" , répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort.
-" Vous n'en savez rien" , reprit Barbe Bleue, " je le sais bien, moi" ; vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Hé bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place auprès des dames que vous y avez vues."

Elle se jeta aux pieds de son mari, en pleurant et en lui demandant pardon, avec toutes les marques d'un vrai repentir de n'avoir pas été obéissante. Elle aurait attendri un rocher, belle et affligée comme elle était ; mais Barbe Bleue avait le coeur plus dur qu'un rocher :
-"Il faut mourir, Madame, lui dit-il, et tout à l'heure."
-" Puisqu'il faut mourir, répondit-elle, en le regardant, les yeux baignés de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu." -" Je vous donne un quart d'heure" , reprit Barbe Bleue, " mais pas un moment de plus."

Lorsqu'elle fut seule, elle appela sa soeur, et lui dit :
-"Ma soeur Anne (car elle s'appelait ainsi) , monte, je te prie, sur le haut de la tour, pour voir si mes frères ne viennent point ; ils m'ont promis qu'ils viendraient me voir aujourd'hui, et si tu les vois, fais-leur signe de se hâter."
La soeur Anne monta sur le haut de la tour, et la pauvre affligée lui criait de temps en temps :
-"Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?"
Et la soeur Anne lui répondait :
-"Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie."
Cependant Barbe Bleue, tenant un grand couteau à la main, criait de toute sa force à sa femme :
-"Descends vite, ou je monterai là-haut."
-" Encore un moment s'il vous plaît", lui répondait sa femme et aussitôt elle criait tout bas :
-"Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?"

Et la soeur Anne répondait :
-"Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie."
-"Descends donc vite, criait la Barbe bleue, ou je monterai là-haut."
-" Je m'en vais", répondait sa femme, et puis elle criait :
-"Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?"
-" Je vois" , répondit la soeur Anne, " une grosse poussière qui vient de ce côté-ci."
-" Sont-ce mes frères ?"
-" Hélas ! non, ma soeur, c'est un troupeau de moutons."
-" Ne veux-tu pas descendre ?" criait la Barbe bleue.
-" Encore un moment", répondait sa femme; et puis elle riait :
-"Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?
-" Je vois" , répondit-elle, " deux cavaliers qui viennent de ce côté-ci, mais ils sont bien loin encore. Dieu soit loué" , s'écria-t-elle un moment après, " ce sont mes frères ; je leur fais signe tant que je puis de se hâter."

Barbe Bleue se mit à crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit, et alla se jeter à ses pieds toute éplorée et toute échevelée.
-"Cela ne sert de rien" , dit Barbe Bleue, " il faut mourir."

Puis la prenant d'une main par les cheveux, et de l'autre levant le couteau en l'air, il allait lui trancher la tête. La pauvre femme se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir.

-"Non, non" , dit-il, " recommande-toi bien à Dieu"; et levant son bras...

A ce moment on heurta si fort à la porte, que Barbe Bleue s'arrêta tout court : on ouvrit, et aussitôt on vit entrer deux cavaliers qui, mettant l'épée à la main, coururent droit à Barbe Bleue. Il reconnut que c'était les frères de sa femme, l'un dragon et l'autre mousquetaire, de sorte qu'il s'enfuit aussitôt pour se sauver ; mais les deux frères le poursuivirent de si près, qu'ils l'attrapèrent avant qu'il pût gagner le perron : ils lui passèrent leur épée au travers du corps, et le laissèrent mort. La pauvre femme était presque aussi morte que son mari, et n'avait pas la force de se lever pour embrasser ses frères. Il se trouva que Barbe Bleue n'avait point d'héritiers, et qu'ainsi sa femme demeura maîtresse de tous ses biens. Elle en employa une partie à marier sa soeur Anne avec un jeune gentilhomme, dont elle était aimée depuis longtemps ; une autre partie à acheter des charges de capitaine à ses deux frères; et le reste à se marier elle-même à un fort honnête homme, qui lui fit oublier le mauvais temps qu'elle avait passé avec Barbe bleue.


Le jour où Shakespeare a inventé le Moonwalk, Romain Puértolas


Titre Original: Le jour où Shakespeare a inventé le Moonwalk
Date de Parution : Juin 2012
Éditeur : Les Éditions de Léo
Nombre de pages : 142
Lu : Aout 2012
Prix : 14€
Commandez : Indisponible

Quatrième de couverture : Que faisiez-vous le jour où Shakespeare a inventé le moonwalk ?
Gaspard, lui, copiait les infos du 20h00 sur son cahier à spirale. Car dans sa vie pas comme les autres, ce jeune trisomique de 30 ans, d’une curiosité insatiable et d’une culture à étaler sur des milliers de biscottes, ambitionne tout simplement de tout savoir sur tout. A la fois inventeur de l’Internet en papier, juste au cas où tous les ordinateurs du monde tomberaient en panne, vendeur dans une boutique de souvenirs de Montmartre et renifleur d’aisselles pour une marque célèbre de déodorant, il rêve secrètement de devenir détective privé. Le voilà comblé lorsqu’une agence lui propose 15.530 euros pour infiltrer un centre d’éducation spécialisée et enquêter sous couverture sur une mort des plus énigmatiques. Cela tombe bien, car Gaspard adore les couvertures, surtout durant les froides nuits d’automne, et les énigmes aussi. Mais cela suffira-t-il ?

Mon avis : J’ai eu la chance de rencontrer Romain Puértolas dans mon fief de Barcelone, où il est venu me donner en main propre son dernier roman édité aux Éditions de Léo.

Ce que j’aime à tenir le blog du Bouquinovore est de pouvoir régulièrement découvrir de nouveaux auteurs et si j’ai la chance de pouvoir les rencontrer c’est encore mieux.

Venons en maintenant à notre roman Le jour où Shakespeare a inventé le Moonwalk. C’est un livre tinté de loufoqueries avec pour trame une enquête mené par le jeune Gaspard qui soufre de trisomie. En lisant le quatrième de couverture et découvrant que le narrateur était un trisomique, j’ai eu peur que l’auteur tombe dans le cliché ou bien encore dans le mauvais goût, mais Romain parle de l’handicape du narrateur suffisamment d’humour. D’ailleurs vous découvrirez en lisant le livre que infligé une telle maladie a son narrateur n’est pas dénoué de sens. Je n’en dis pas plus car il serait dommage de donner la chute et je déteste spoiler les livres.

Lorsque Romain Puértolas, m’a proposé la lecture de son live, j’ai tout de suite accepté pour le titre, « Le jour où Shakespeare a inventé le Moonwalk », le mot Shakespeare et Moonwalk dans la même phrase, voila un mélange des genres que je ne m’attendais guère, ainsi que je voulais découvrir ce qui se cachait derrière ce titre, je dois reconnaitre que le titre n’est qu’une infime partie du livre.

Malgré que l’histoire semble partir un peu dans tout les sens, l’auteur arrive recoller tout les morceaux pour apporter une conclusion qui trouve sa logique.






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Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi


Auteur: Véronique Olmi
Titre Original: Nous étions faits pour être heureux
Date de Parution : 22 août 2012
Éditeur : 
Albin Michel
Nombre de pages : 140
Prix : 18,00€ 17,10€

Résumé : « C’est étrange comme il suffit d’un rien pour qu’une vie se désaccorde, que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur. » Quand Suzanne vient dans la maison de Serge à Montmartre, il ne la remarque pas. Elle accorde le piano de son fils. Elle est mariée, lui aussi, et à 60 ans il a ce dont rêvent les hommes : un métier rentable, une jeune femme parfaite, deux beaux enfants. Pourquoi soudain recherche-t-il Suzanne qui n’est ni jeune, ni belle, et apparemment ordinaire ? Pourquoi va-t-il lui confier un secret d’enfance dont il n’a jamais parlé et qui a changé le cours de sa vie ? Pour évoquer la passion naissante, les vérités enfouies et coupables, l’absence, le désir et les peurs, Véronique Olmi décline avec subtilité, en musique douce, juste et fatale, ces moments clefs où les vies basculent et cherchent désespérément la note juste. Véronique Olmi est l’auteur de romans qui connaissent un succès de plus en plus grand à chaque parution : Bord de mer, Un si bel avenir (Actes Sud), La pluie ne change rien au désir, Le premier amour, Cet été-là, prix Maison de la presse 2011 (Grasset). Elle est en outre comédienne et elle a écrit de nombreuses pièces de théâtre. Ses livres sont traduits dans une douzaine de langues.