La Jouissance, Florian Zeller


Auteur: Florian Zeller
Titre Original: La Jouissance
Date de Parution : 30 août 2012
Éditeur : ÉditionsGallimard
Nombre de pages : 224
Prix : 16,90€ 16,05€

Résumé : À l’origine de ce roman, une observation personnelle de l’auteur : récemment trentenaire, Florian Zeller découvre, presque du jour au lendemain, que tous ses amis commencent à avoir des enfants… C’est général, et finalement plutôt joyeux. Mais deux ans plus tard, tous se sont séparés de leur conjoint. Là aussi, c’est général, mais finalement assez triste. Pourtant une chose le frappe : toutes ces ruptures se ressemblent, et sa génération prend rapidement, du moins dans son esprit, le visage de ces jeunes trentenaires, un bébé dans les bras, qui s’interrogent sur la « garde alternée »… Est-ce que pour la première fois dans l’Histoire, nous n’avions pas désappris à faire des enfants ? Ce constat lui est d’autant plus troublant qu’au même moment sa compagne lui apprend qu’elle est enceinte…

Mais précisons : quand l’auteur dit « pour la première fois dans l’Histoire », il veut dire ceci : il semble que jusqu’à présent le fait d’avoir un enfant créait un lien puissant entre deux êtres, un lien qui permettait peut-être de dépasser toutes les difficultés sentimentales auxquelles la vie expose le couple. Or, l’équation aujourd’hui semble s’être inversée : c’est le fait d’avoir un enfant qui condamne presque irrémédiablement l’amour. Et peut-être que derrière cette évidence, il y a un fait nouveau, minuscule, passant presque inaperçu, mais qui interpelle notre époque avec la même force que s’il s’agissait d’un fait sociologique majeur. Finalement la notion de sacrifice n’est-elle pas en train de disparaître, au profit de la séduisante tyrannie de la jouissance ?

Voilà les questions qui traversent ce livre. Mais il s’agit avant tout d’un roman, dont l’ambition est d’abord de raconter une histoire : celle de Nicolas et Pauline, qui se rencontrent, s’aiment, voyagent, envisagent de vivre ensemble, cherchent un appartement, n’en trouvent évidemment pas… À travers eux, c’est le portrait d’une génération qui est remarquablement accompli, dans ses errances et ses enthousiasmes. Et puis vient cet enfant qui les renvoie l’un et l’autre à leurs frustrations, à la fatigue, aux rêves non réalisés, à la difficulté de se donner à l’autre, et à la promesse de liberté que semble faire la solitude…